1941

En février , le général allemand Erwin Rommel arrive en Libye pour apporter son soutien à l’armée italienne. Nommé à la tête de l’Afrika Korps il a pour mission de prendre Le Caire et de contrôler le canal de Suez. Au mois de mars, à Benghazi, près de la frontière égyptienne, il remporte une victoire sur les troupes britanniques épaulées par des régiments indiens et australiens. Ce succès lui vaut l’appellation de « Renard du désert ».

Depuis le départ des Français à l’époque napoléonienne, les Anglais sont constamment présents en Égypte. En 1870, pour faire face à la dette contractée pour la construction du canal de Suez, l’État égyptien avait vendu à l’Angleterre près de 177 000 actions de la société d’exploitation, lui confiant ainsi la gestion et le contrôle de toute l’activité commerciale. L’Angleterre était très attachée à sa présence sur cet espace géographique qui lui permettait notamment de sécuriser la route des Indes et de transporter des produits pétroliers. En 1914, les deux États avaient pour ennemi commun la Turquie ce qui avait amené l’Égypte à se placer sous le protectorat de l’Angleterre.

En 1921, à la suite d’une révolte nationaliste, ce protectorat est dénoncé mais la Grande Bretagne avait réussi à conserver le contrôle de la sécurité intérieure et des communications de l’Égypte.

En 1936, un nouvel accord entre les deux États autorisait l’Angleterre à occuper et exploiter le canal de Suez pour 20 années supplémentaires.

L’Égypte se trouve par conséquent engagée dans le conflit aux côtés de son allié britannique.

14 avril : La RAF (Royal Air Force) bombarde le port de Brest.

Elle poursuit des objectifs stratégiques destinés à limiter les possibilités d’accès à la Grande-Bretagne.

En avril : En zone occupée, la ration de pain est ramenée à 275 grammes par jour.

Pour la distribution des tickets de rationnement, la population est classée par catégories, les »travailleurs de force » recevant un supplément alimentaire.

Les industriels manquent de matière première et créent des produits de substitution généralement de très mauvaise qualité, les ersatz.

Parmi ces produits, le « café national » à base d’orge grillé.

Les rations octroyées couvrent rarement les besoins réels de la population, chacun tente de s’approvisionner au marché noir.

26 mai : Les mineurs du Nord et du Pas-de-Calais décident de se mettre en grève essentiellement pour affirmer leur patriotisme.

28 mai : l’Allemagne exige de la France le versement d’un tribut journalier de 400 millions de francs.

Toutes les entreprises françaises sont taxées et ce sont les Chambres de commerce qui ont pour mission de récolter les cotisations destinées à alimenter les caisses de l’occupant.

Les militaires français prisonniers de guerre sont environ 2 millions. Ils sont répartis en Allemagne et en Pologne dans des baraquements construits à la hâte. Ils se trouvent parfois avec des captifs belges, hollandais et polonais.

Les officiers sont placés dans 14 oflags, les sous-officiers et hommes de troupe dans 56 stalags.

D’après la convention de Genève, seuls les hommes de troupe sont soumis à une obligation de travailler.

Chacun doit recevoir une ration quotidienne de 250 g de pain et de soupe. Ils sont autorisés à recevoir des colis, mais leur quantité peut se trouver limitée.

Compétitions sportives improvisées, lecture, cours d’allemand et préparation de spectacles constituent leurs seules distractions.

Maman récupérait soigneusement les boîtes de conserve et les remplissait de nourriture. Je l’ai souvent accompagnée chez un étameur qui ressoudait le couvercle. Anne-marie se souvient qu’elle vérifiait toujours la qualité du travail en plongeant les boîtes dans l’eau pour en contrôler l’étanchéité.

L’Amérique, d’abord hésitante, était progressivement entraînée vers la guerre. Le président Roosevelt, réélu en 1940, avait renforcé ses troupes et à partir du mois de mars 1941 les USA livraient des avions, des bateaux, des chars et des pièces d’artillerie malgré la présence des sous-marins allemands qui sillonnaient l’Atlantique Nord.

Les Allemands avaient constitué un réseau de bateaux qui fournissaient des renseignements du ravitaillement et du carburant à ces sous-marins, de telle sorte que leur présence était imprévisible.

Pour protéger leur flotte marchande, les Anglais portaient leurs attaques sur ces bâtiments de surface dans le cadre d’une vaste opération qu’ils avaient désignée sous le nom de « Bataille de l’Atlantique ».

Le 22 juin, à 3 heures du matin, les troupes allemandes fortes de 3 millions d’hommes traversent par surprise la frontière russe.

Bien que n’ayant aucun accord militaire avec l’URSS qui leur était plutôt hostile, les Britanniques fournissent aussitôt de l’armement, considérant notamment que le soutien apporté au front est ne peut qu’alléger la pression à l’ouest.

12 août : Le maréchal Pétain condamne tous ceux qui refusent la collaboration avec l’Allemagne.

Le 20 octobre Russes et Anglais signent un protocole d’échange de renseignements et de fourniture d’armes et de munitions destinés à tous ceux qui s’opposent à l’occupation allemande.

7 décembre : L’aviation japonaise bombarde Pearl Harbor. Les Etats-Unis déclarent la guerre aux « Puissances de l’Axe », un terme qui regroupe sous une même désignation les Allemands et leurs alliés.

On peut imaginer le soulagement ressenti par le Gouvernement anglais. Dès lors, les deux nations mettent en œuvre une stratégie commune et coordonnent leurs commandements.

Il était notamment admis pour principes de ne pas attaquer l’ennemi sans l’avoir au préalable affaibli, en obligeant l’Allemagne à disséminer ses troupes sur toute la côte méditerranéenne aux dépens de la garde de ses frontières et d’atteindre sa suprématie, son économie et son moral en procédant à des bombardements sur les points stratégiques de son territoire.

Lorsque la Wehrmacht connaîtrait le doute, les Alliés seraient à même de traverser la Manche.